Les enfants ont pu travailler avec un matériel riche et nouvellement créé cette année en grammaire, mais aussi les célèbres bouliers et autres perles dorées, mascottes des maths pour cette session ! Ce sont succédés temps de leçons collectives et temps de travail individuel ou à deux, mais aussi des moments forts de modelage en argile (fabrication des symboles des natures de mots et des classes des nombres).
La salle était scindée en deux zones : l’ambiance « Grammaire » et l’ambiance « Maths », partagées par une zone neutre où les enfants trouvaient, à leur convenance, tout le matériel nécessaire à leurs prises de notes, dessins et le matériel de vies sensorielle et pratique choisi en lien avec les deux ambiances. Il y avait aussi dans la salle, « un coin lecture » avec des coussins.
Ils ont adoré l’idée de pouvoir se mettre pieds nus, mais aussi celle de travailler au sol, sur des tapis individuels, voire même sous les tables qui offraient une protection intéressante pour certains !
J’ai beaucoup observé les enfants à l’oeuvre, dans les temps de travail individuel ou à deux ; voici quelques souvenirs marquants :
. la liberté de choix : T., déjà venu l’an dernier, connaissait les « boîtes de grammaire », il avait découvert qu’il pouvait travailler dur sans capituler, en coopération avec un autre garçon. Dès le premier jour, il s’en est littéralement saisi allant même jusqu’à se servir de la plus complexe histoire de se mesurer à sa propre connaissance !
. comment ce matériel favorise pleinement la conquête de la confiance en eux : j’ai pu observer une demoiselle faire et refaire durant presque 3/4 d’heure la même multiplication de nombres à trois et quatre chiffres avec le boulier plat...et même reprendre le cours de ce travail le lendemain, alors que tout le reste du groupe est sorti un moment prendre l’air devant la salle... Il était évident qu’elle DEVAIT trouver son résultat pour se prouver à elle-même son aptitude, gagner en confiance... et elle a réussi son challenge !
. la démonstration frappante des périodes sensibles : trois demoiselles ont passé plusieurs jours, à chaque fois de très longs moments, à venir me demander des additions complexes à réaliser avec le boulier et à les vérifier en posant l’opération sur le papier. Cette « boulimie » correspondait à un BESOIN (Maria Montessori parlait d’élan vital) et elles ne purent arrêter qu’une fois rassasiées...
. « et, est-ce qu’on aura des récréations ? », demanda E. à peine entré dans la salle... comme je lui expliquai qu’on allait en parler une fois tous réunis, il reporta à plus tard sa question... et oublia de la reposer ! Absorbés à leur travail choisi de manière libre et individuelle, les enfants ont poussé loin leur concentration et alternaient avec des temps de lecture libre ou de manipulation du matériel de la « zone neutre » ; nous sommes sortis deux fois, les jours où la pluie nous a forcé à rester cloîtré dans la salle y entre midi et deux à cause de la pluie diluvienne !
et les enfants ont terminé la semaine en emportant chez eux deux séries de 140 photos prises sur le vif, en voici un extrait :



travailler à deux... / émulation de groupe... / quand un NOM et un ADJ. QUAL. tombent ... d’ACCORD !



géométrie du moyen âge avec la corde à 13 noeuds... / com-prendre en manipulant... / s’absorber dans la difficulté...
MERCI A TOUS LES ENFANTS !!